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Montarello impose sa volonté
Coupe de France Kata. Après les championnats du monde de Linz, le kata français était déjà à Rouen dans la préparation des prochains événements : un championnat d’Europe seniors, mais aussi un rendez-vous continental suivi d’un rendez-vous mondial chez les jeunes. Les plus volontaires se sont affirmés.
Affirmer un statut de favori n’est jamais facile, c’est pourtant ce que sont parvenus à faire les deux meilleurs seniors du plateau. Chez les féminines, en l’absence de Sandy Scordo, partie pour un « break » et qui reprendra l’entraînement en janvier, elle qui sera sur les Jeux mondiaux de cet été pour lesquels elle est sélectionnée, la titulaire à Linz Alexandra Feracci, victorieuse par deux fois en 2015 au niveau national, faisait figure de favorite.
Pour la jeune Corse comme pour sa petite sœur Laëtitia, tout juste sortie des juniors, le duel annoncé les opposait chacune à l’une des sœurs Bui, Marie et Lila. Alexandra, forte d’un championnat du monde sans médaille, mais où elle avait assuré une bonne prestation, l’enjeu était de confirmer, de s’imposer. Elle se montrait largement au-dessus en demi-finale avec un 5-0 encourageant contre Marie Bui.
Pour sa petite sœur, Laëtitia qui arrive en espoirs, la maîtrise de la situation était beaucoup moins nette. Lila Bui ne s’inclinait que sur un 3-2 très serré. Même si elle est sortie sans succès de ses dernières sélections aux championnats internationaux, la cadette des Feracci regagne sa place pour les championnats d’Europe à venir.
Chez les garçons, en l’absence du ténor de la décennie Minh Dack, mais aussi du titulaire à Linz William Geoffray, et avec les blessures de deux des trois membres du trio médaillé mondial, Lucas Jeannot et Ahmed Zemouri, c’est le troisième, Enzo Montarello qui relevait le défi avec brio. Mettant de côté le gros travail effectué pour l’équipe toute cette année, il retrouvait ses repères et présentait une prestation impeccable, qui lui valait une journée tranquille sans perdre un drapeau. Il assume de se proposer en représentant potentiel pour les championnats internationaux en individuel et il est convaincant.
C’est Kewin Ngoan qui franchissait encore une étape – après deux médailles de bronze successives – en se hissant en finale. Dans la perspective du trio « espoir » qui sera présenté pour la première fois à l’international, l’Essonnien s’est lui aussi clairement positionné.
Juniors : Les quatre mousquetaires
En juniors, la concurrence est serrée chez les masculins avec quatre vainqueurs cadets différents sur les quatre derniers événements nationaux, Franck Ngoan, Gabriel Miniconi, Vincent Preux et Micky Mrozek, lesquels montaient de catégorie. C’est le vainqueur de la coupe 2014, Micky Mrozek, qui sort à nouveau du chapeau. Gabriel Miniconi est surpris dès le second tour par un technicien d’Epinay-Sous-Sénart, Alexandre Prachant, battu ensuite par Vincent Preux en demi-finale. Dans l’autre demi-finale, le Gankaku impeccable de Micky Mrozek venait à bout d’un Unsu un peu fébrile, avec une légère faute d’appui, de Franck Ngoan. Affichant ses progrès le « Shotokan » Mrozek l’emportait en finale, prenant son ticket pour les championnats d’Europe de mi-février.
Louise Frieh emporte la coupe dans cette nouvelle catégorie pour elle, après avoir dominé les cadettes avec sa rivale Marine Ozanne, laquelle avait gagné les derniers championnats de France. La « Shito » Louise Frieh dominait d’un drapeau la favorite du Mistral Elite Léa Salomon et s’imposait encore d’un drapeau avec sobriété face à Ozanne en finale. Sélectionnée il y a deux ans pour les championnats d’Europe, empêchée par la limite d’âge – elle est de janvier – l’année dernière, elle revient et aura à nouveau sa chance internationale en juniors cette année.
Cadettes : Léa Pons sort du lot
C’est Florian Nabucet qui émerge en cadets après le départ des leaders. Ce technicien formé chez Yves Bardreau ne perd aucun drapeau. Favori officieux, il est au rendez-vous en battant Mathis Blais en finale. Chez les cadettes, la catégorie affichait une belle santé et Léa Pons en sortait victorieuse. Sortie d’une année 2015 difficile avec différents changements dans son organisation, elle tient une belle revanche. Elle bat Ines Ulric 4-1 en finale, une autre « Shotokan » en pleine progression. Le temps travaille pour ces deux-là. Emma Sanchez et Chloé Sangiovanni sont en embuscade.
Minimes : Tran assure
Le grand favori pour les minimes garçons était Fabien Tran, vainqueur de la coupe et du championnat en 2015. Il sera finalement troisième, sorti en demi-finale par Yanis Tas qui l’emporte. Un duel commence ! Quant à Romane Leitao, petite sœur de l’international Adrien Leitao, elle a fait du chemin et se hisse en finale, battue par la Lorraine Younmi Novo.
LES RÉACTIONS
Alexandra Feracci « Une saveur particulière »
« Je suis très satisfaite car je gagne cette coupe de France depuis 2011. Ce titre a une saveur particulière car je l’emporte face à ma petite sœur en finale. Je dois avouer que c’était plus compliqué que d’habitude au niveau psychologique. C’est difficile d’être dans la rivalité avec quelqu’un qui est du même sang. Du coup, j’ai essayé de moins me focaliser sur l’adversaire. On s’est chacune mise dans un coin du gymnase pour se préparer et c’était finalement la bonne solution. Cette victoire s’inscrit aussi dans la dynamique de ma participation aux championnats du monde. Je ne me suis pas classée, mais j’en ai retiré énormément de positif : beaucoup de gens (élus, arbitres, compétiteurs) sont venus me féliciter et m’encourager. Ce qui m’a donné encore plus envie de prouver ma valeur sur cette compétition nationale ».
Enzo Montarello : « Un aboutissement »
« La préparation n’a pas été évidente. Avec la sélection d’un nouveau titulaire pour les individuels kata, le staff a décidé de ne m’aligner qu’en équipes sur les compétitions internationales précédant les championnats du monde. Du coup, lorsque je me suis préparé pour cette coupe de France, j’avais perdu un peu de mes sensations. Et puis c’était dur de « repartir à la guerre » après tant émotions vécues avec l’équipe de France aux championnats du monde. Du coup, je ne me suis pas senti très bien sur les deux premiers tours. Mais plus la compétition avançait et plus je me sentais confiant et fort. Ce titre est un aboutissement car c’est le premier ! Les trois dernières années j’avais fini à chaque fois deuxième. Je suis donc très content d’avoir réalisé cette performance.»