Ce lundi 20 mai 2019, la Fédération Française de Karaté dévoile son nouveau site internet ffkarate.fr «relooké» et restructuré afin…
Coupe de France combat : appel d’air !
Il y a eu du spectacle lors de cette coupe de France organisée pour la deuxième année consécutive à Lille. Grâce aux leaders présents, mais aussi à la jeune garde qui a visiblement compris – est-ce aussi l’effet JO ? – que tout est possible et que la victoire passe aussi, c’est le souhait de l’encadrement national, par l’expression technique.
-75kg : festival de cannes La jeunesse éclatante et libérée de Clément Reboulleau qui s’exprimait à grands coups de mawashi (notamment un 10-2 face à Marc-Alexis Rouret), la gnaque d’un Maxime Relifox, les cannes retrouvées après pas mal de pépins physiques de Lou Lebrun, l’expérience, l’intensité et l’application de Logan Da Costa, l’ambition d’un Julien Caffaro et celle de rester au contact du top niveau international de Corentin Séguy…
Les -75kg ont donné un très beau spectacle au public lillois et montré que cette catégorie avait des atouts pour l’avenir. Finalement, c’est Corentin Séguy qui est sorti du chapeau. Passé à la décision contre Nabil Louenass (Budokan Thiais), il était aussi mené en quart par Julien Caffaro avant de passer aux drapeaux puis de dominer plus nettement Yanis Lardjane (qui peut compter sur un super enchaînement o-soto-gari/frappe au sol), 3-0 en demi-finale.
Une montée en puissance alors que Lou Lebrun s’était frayé son chemin avec plus d’autorité encore, grâce à ses jambes de feu, auteur notamment d’un festival contre Clément Reboulleau pour 11-2, ushiro, mawashi et yoko compris dans la note ! Solide encore en demi-finale contre Logan Da Costa, le leader de la catégorie, et lucide alors que le médaillé européen était revenu à 4-4 dans son pur style guerrier avec un mawashi magnifique, Lebrun s’ouvrait la finale aux drapeaux. Mais Corentin Séguy lâchait à son tour les chevaux et, confirmé par deux fois par le vidéo replay, l’emportait 5-1 dont un mawashi. Il ne pouvait pas en être autrement pour conclure cette catégorie et son festival de cannes !
Jessie Da Costa on fire ! On connaît depuis plusieurs années le leadership de son frère Logan, le talent de son frère jumeau Steven… Jessie Da Costa passe aussi des caps, un peu à l’ombre de ces deux-là, même s’il fait aussi partie de l’équipe de France combat médaillée mondiale il y a un mois. À titre personnel, il a en tout cas été éblouissant sur cette coupe de France et aura clairement marqué cette édition, à l’image de sa demi-finale contre l’expérimenté Portugais Moreira (4-0) et plus encore en finale contre le gabarit du Bisontin A Lahad Cissé, lequel avait mystifié le Kosovare Karaqi 5-4. Le public ne s’y est pas trompé et réservait une acclamation méritée à Jessie. Le dauphin de Kenji Grillon est très en forme. Gare à lui en 2017.
Légères : attention micro-machines En -50kg, en l’absence d’Alexandra Recchia, mais aussi de Sophia Bouderbane, tout juste de retour à l’entraînement après une longue blessure et que l’on ne devrait revoir que pour les championnats de France, la jeunesse a montré qu’elle était là, et même un peu plus que ça. La médaillée mondiale autrichienne Bettina Plank (3ème à Linz), battue par la convaincante Sirine Lounes (CACV Karaté), qui passait aussi Mercedes Salinas (CKCM Ensisheim) en demie pour retrouver Aurore Bourçois en finale, laquelle aurait sans doute aimer aller au bout d’un combat prometteur contre May Ly Picard, kiken après s’être blessée au genou droit alors qu’elle était menée 3-0. Lounes-Bourçois, une très belle finale en -50kg qui annonce des perspectives vraiment intéressantes pour la catégorie, à l’image du combat accroché entre les deux jeunes femmes. Menée 0-2, Lounes revenait en effet à 2-2, et n’était battue que d’un petit point par la combattante de Maisons-Alfort, épatante sur la journée.
De belle catégorie, il en était aussi question en -55kg en l’absence pourtant d’Emily Thouy en reprise. On attendait Andréa Brito, la double championne d’Europe juniors finit « seulement » 3e. La faute à une Sara Heurtault de feu. La sœur de la désormais championne du monde par équipes Leïla, menée 2-3, claquait notamment un énorme yoko-geri et l’emportait même 8-3 sur Brito. La finale était d’ailleurs 100% Mancelle : Sabrina Ouihaddadene, énorme en demie avec son mawashi pour un 10-0 sur Sarah Maffini qui repoussait bien sa coéquipière du Samouraï 2000, pour la piquer par deux fois pour un 2-1 qui lui offrait l’or.
Les finalistes des -50kg et -55kg n’ont pas plus de 20 ans et les solides leaders n’étaient pas là. Les championnats de France promettent un sacré niveau !
Garin, Florentin et Lopes en patrons Leur victoire était attendue et, en cela, elle ne vaut évidemment pas moins que les autres, sur la forme comme sur le fond, d’autant qu’ils ont tous eu au moins un adversaire de gros calibre à écarter pour décrocher cette coupe de France. Honneur aux dames : c’est encore Anne-Laure Florentin qui s’adjuge le trophée en +68kg. De retour de championnats du monde décevants pour elle, la championne d’Europe en titre, dans une catégorie à quatorze combattantes seulement, faisait le boulot sérieusement jusqu’en finale où elle devait endiguer Nadège Aït-Ibrahim. Bien verrouillée, l’ancienne championne du monde s’inclinait (Décision 5-0) sans trouver la clé et ne parvenait pas à donner le sentiment de pouvoir ré-inverser la tendance des derniers mois.
Les jeunes loups des -60kg auraient, eux, bien voulu faire ce coup-là à Johan Lopes. Mais, précis, le combattant des Hauts de Rueil gérait bien la fougue de Kevin Tavares Lopes en demie et encore celle de Kevin Azouz en finale (2-0 sur deux déclenchements très propres), lequel était, en demie, revenu de 0-2 à 2-2 avec un puissant yoko-geri puis un mawashi pour passer Rghioui. « Je suis serein, je suis un combattant apaisé et j’ai envie d’aller moi aussi chercher de belles médailles un peu plus haut », commentait Johan Lopes en sortant du podium. « Il y a de la concurrence, la médaille mondiale de Sofiane (Agoudjil) m’a fait plaisir pour lui, l’ambiance est super dans la catégorie, je me fais plaisir.»
En -67kg, Marvin Garin s’est fait plaisir lui aussi. Alors que l’on attendait son duel aussi exaltant qu’amical contre Steven Da Costa, celui-ci déclarait forfait pour les individuels et c’est Guillaume Guitard (Une autre finale pour le Samouraï 2000) qu’il retrouvait en finale. Balayages dans son style, bondissant, il l’emportait à sa main contre un combattant qu’il agressait tout de suite avec deux tentatives de mawashi pour tenter d’assommer le combat avant de le transpercer et de passer la vitesse supérieure pour l’emporter 3-1. Garin, l’homme décisif des par équipes en équipe de France ne laissera rien passer en individuels.
Bendiab régale les siens La dernière finale ? Elle était pour Salim Bendiad devant son public. Avec un joli quart d’abord contre Mickaël Serfati où les deux se rendaient coup pour coup dont un mawashi en deux temps magnifique pour le Nordiste, avant une demie au petit trot contre Ndiaye et surtout une finale où l’on retrouvait le Salim Bendiab des meilleurs jours. Le public, qui l’ovationnait à l’appel de son nom, était là pour lui : il a su se hisser à la hauteur des attentes face à Lonni Boulesnane, très sérieux notamment sur cette demie pas évidente face à Florian Malguy. Après un premier point puis une tentative de coup du scorpion et un mawashi, Bendiab plaçait un ura ! 5-0 et même une tentative de coup de pied sauté pour conclure. C’est ce qu’il faudra reproduire à l’international.
Salim Bendiab s’impose une nouvelle fois sur ses terres
Forcella et Matoub grillent la politesse La première, cette Italienne médaillée mondiale juniors 2011 mais éternelle n°2 des -61kg derrière Laura Pasqua, possède une arme redoutable : le ura-mawashi en contre. C’est là-dessus qu’est venue buter Leïla Heurtault, intenable à Linz un mois plus tôt, mais qui n’avait cette fois que quelques jours d’entraînement au compteur. Battue 6-1 sur deux techniques de jambes alors qu’elle était sur l’offensive, Heurtault était plus déçue qu’inquiète : « C’était vraiment une reprise et je venais justement pour passer des jambes que je commence à travailler à l’entraînement. Il me manquait la bonne distance, et ça c’est vu ».
On aurait aimé voir cette finale entre la Franco-algérienne Lamya Matoub et Léa Avazéri. Elle n’a pas eu lieu. Matoub avait sévèrement écarté Agier (7-1), qui allait quand même chercher le bronze, et alors qu’elle avait sorti la Suissesse Elena Quirici, championne d’Europe en titre, la combattante du FKA restait au sol après un yoko-geri de la médaillée mondiale 2014, désormais Azerbaïjanaise Zaretska. Toutes les deux disqualifiées, Lamya Matoub l’emportait sur forfait. Pas forcément ce qu’elle attendait vu sa forme du jour et, franchement, on aurait aimé voir cette finale.