Ce lundi 20 mai 2019, la Fédération Française de Karaté dévoile son nouveau site internet ffkarate.fr «relooké» et restructuré afin…
Karaté mix : les clubs en redemandent
Quatre professeurs témoignentLe championnat national de karaté mix a livré le nom des médaillés 2019. Au-delà de la compétition, on assiste surtout à l’essor d’une discipline qui semble déjà avoir trouvé son public. Témoignages de quatre professeurs qui se réjouissent de la dynamique qu’elle apporte dans leur club.
Alexandre Wanlin, Impact 33 (Nouvelle-Aquitaine)
« Déjà soixante-dix inscrits dans notre club »
« J’ai entendu parler du karaté mix l’été dernier. Et j’ai trouvé tout de suite que c’était une belle opportunité à exploiter au sein du club. Nous sommes une structure multidisciplinaire, et cette activité entre parfaitement en adéquation avec l’état d’esprit de notre association, qui propose un large panel de sports de combat. De plus, avec ce cadre fédéral qu’il lui permet de proposer des compétitions officielles et sécurisées, le karaté mix vient combler un manque dans le domaine du pied/poing/sol. Au niveau des entraînements, nous mettons l’accent sur les techniques de pied/poing et les amenées au sol.
Nous avons donc mis en place un cours depuis la rentrée et on peut d’ores et déjà dire que c’est une réussite ! Nous avons une trentaine d’élèves en moyenne par cours, pour près de soixante-dix inscrits en karaté mix. La majorité d’entre eux ont entre vingt et trente ans, avec des féminines et des masculins. Certains sont compétiteurs : sept ont d’ailleurs participé à la coupe de France en décembre, avec une belle médaille d’argent pour Jillali Zahri en -93kg dans la catégorie vétérans, et nous ramenons trois autres médailles d’argent de ce championnat national : Olivier Nicolescu-Catargi en juniors (-60kg), Nyametchy Loïk Diaby (-85kg) et moi-même (-78kg) en seniors. Notre message ? Si les médailles viennent récompenser un travail, pour celui qui est médaillé mais aussi ceux qui s’entraînent à ses côtés, la compétition ne doit pas être une obsession. L’idée est bien plus de chercher à prendre du plaisir et d’aller au-delà de ses peurs quotidiennes à travers une dynamique collective d’entraînement. »
Thierry Booms, Red’s Team Paris (Île-de-France)
« J’aurais aimé découvrir cette discipline il y a vingt-cinq ans ! »
« Avec Laurent Rochat, nous avons mis en place des stages, dans un esprit de partenariat, où nous proposions du karaté pied/poing, du jujitsu et du travail du sol. L’année dernière, j’ai participé à un stage avec Loïc Marty. Cela m’a tout de suite plu ! Pour être franc, j’aurais aimé découvrir cette discipline il y a vingt-cinq ans ! Nous avons donc mis en place deux cours à la rentrée de cette saison : une heure et demie le mercredi pour les enfants, et deux heures pour les adultes le samedi après-midi. Comme nous avons la chance d’avoir une belle salle, nous travaillons par atelier, avec des groupes de trois/quatre personnes, entre un ring, un tatami et les sacs de frappe. En ce moment, nous travaillons sur les étranglements, les clés de bras (au sol) et sur les liaisons entre le debout et le sol.
Nous avons une dizaine de jeunes et une dizaine d’adultes. Ce qui est plutôt encourageant pour une première saison. C’est une discipline qui me plaît car elle permet de se lâcher, d’aborder, d’aller au-delà de ses limites, en regroupant plusieurs facettes du combat en une seule et même discipline, codifiée et légale. On est dans une logique martiale finalement, de recherche d’efficacité. Le plus important étant de prendre du plaisir, de s’amuser dans le respect (de l’autre, du lieu, etc.). Nous participons aux compétitions, comme la coupe de France et le championnat national le week-end passé. Surtout, nous favorisons les échanges. En avril, je me rendrai d’ailleurs en Tunisie pour faire un stage de karaté mix avec des professeurs locaux qui, via les vidéos que nous postons sur les réseaux sociaux, se sont montrés très curieux et intéressés par la discipline. »
Jérôme Charles, ACGB Karaté Mix (Bretagne)
« Heureux de participer à cet essor »
« Avec mon père, qui est désormais le référent pour la ligue de Bretagne, nous avons découvert le karaté mix début 2018. Nous avons ouvert notre club au début de la saison et nous avons déjà vingt-cinq élèves inscrits dans cette discipline ! Outre le fait qu’il soit pratiqué dans le cadre fédéral de la FFKaraté, le karaté mix plaît par sa polyvalence : c’est une discipline complète. Cette image d’ouverture, de richesse et de variété technique entre pied, poing et sol donne vraiment envie à nos élèves, qui sont âgés de quinze à soixante ans. Nous aussi nous inscrivons dans le processus de compétition puisque nous étions présents à la coupe de France en juin et en décembre 2018. Ce que je retiens aussi de ces compétitions c’est le nombre de participants : près de deux cents la dernière fois. La discipline connaît un vrai essor, c’est évident et c’est très motivant pour l’avenir. Dans cet esprit, nous nous déplaçons d’ailleurs beaucoup afin de faire découvrir le karaté mix aux clubs de la ligue, voire au-delà puisque nous serons à Nantes en mars. Nous abordons des notions pédagogiques, mais aussi et surtout la réglementation, afin de « rassurer » sur la pratique et répondre ainsi, parfois, aux inquiétudes qui s’expriment. »
Mohammad Laaguel, Dojo Franc-Comtois (Grand Est)
« Une discipline en adéquation avec notre vision d’une pratique diversifiée »
« On a appris l’existence du karaté mix très tôt puisque le premier rassemblement auquel nous avons participé a eu lieu en avril 2017. Pourquoi ? Car nous sommes curieux des nouveautés. Lorsque nous en avons entendu parler, cette discipline nous paraissait cadrer complètement avec notre vision d’une pratique exigeante, élégante, sécurisée et diversifiée des arts martiaux, le tout dans un cadre pédagogique pertinent. Du coup, nous sommes allés aux stages instructeurs, aux préparations au grade et aux compétitions. En novembre dernier, j’ai aussi suivi la formation continue dispensée par Loïc Marty, centrée sur la pédagogie. Je suis d’ailleurs, depuis, devenu référent pour la Franche-Comté. En fait, cela m’a intéressé tout de suite parce que, dans mon club, nous avons toujours eu une pratique plurielle : karaté traditionnel, karaté santé, karaté contact, karaté défense, grappling… Nous essayons d’organiser un stage tous les deux mois en souhaitant intégrer des notions utiles au karaté mix, en faisant intervenir des « spécialistes » dans leur domaine : ainsi, sur l’un des stages où nous voulions travailler la gestion de combat, avec la prise en compte des caractéristiques physiques de l’adversaire, nous avons fait appel à un professeur de Yoseikan Budo. Il y a une vraie attente. Cette saison, tout en maintenant ces cours, nous avons mis en place une séance hebdomadaire de karaté mix qui réunit une vingtaine de personnes et qui fédère, notamment, autour de l’idée de « former » des combattants polyvalents. La clé ? Je vois que ce public très « loisir » aime se retrouver, travailler dans une excellente ambiance en s’appuyant sur une vraie dynamique de groupe. C’est un noyau de pratiquants que l’on va tout faire pour garder l’année prochaine en essayant de construire autour. On souhaite vraiment les faire grandir ensemble ! »
Thomas Rouquette / Sen No Sen
Photos Aurélien Morissard / FFKaraté