Ce lundi 20 mai 2019, la Fédération Française de Karaté dévoile son nouveau site internet ffkarate.fr «relooké» et restructuré afin…
Europe jeunes : d’où viennent les cadets ?
Ils seront dix à représenter la France à partir de vendredi aux championnats d’Europe cadets. Techniciens, combattants, d’où viennent-ils ? Par qui sont-ils formés ? Quels sont leurs caractéristiques ? Nous sommes allés à la rencontre de leurs professeurs.
Florian NABUCET, kata individuel, cadet
Sporting Karaté Budo Elite Epinay-sous-Sénart (Essonne)
Entraîneur : Yves Bardreau
« Fort techniquement »
« Florian sera le plus vieux de sa catégorie aux championnats d’Europe puisqu’il passe junior la semaine prochaine. Arrivé il y a sept ans à Épinay-sous-Sénart, il a acquis une petite expérience en minimes avec une sortie au Luxembourg, puis en cadets en Autriche. C’est un garçon fort techniquement qui peut s’appuyer sur son explosivité et son dynamisme. Son physique encore assez fin, le pénalise encore un peu sur la puissance. En compétition, son entrée en lice est souvent le tour le plus compliqué car c’est un garçon qui prend confiance au fil de sa journée. Il représente une bonne chance de médaille à Sofia car la compétition est ouverte. Sa maturité sera un avantage important. »
Léa PONS, kata individuel, cadette
Sporting Karaté Budo Elite, Epinay-sous-Sénart (Essonne)
Entraîneur : Yves Bardreau
« Elle remonte du Sud tous les week-ends »
« Léa est arrivée en juillet dernier de Pernes-les-Fontaines. Elle a gagné la coupe de France en décembre. Léa vient du Sud et elle remonte s’entraîner tous les week-ends. Elle est très technique, assez puissante et dotée d’une bonne détente grâce à sa pratique de la gymnastique il y a quelques années. Les championnats d’Europe de Sofia seront sa première vraie compétition à l’international mais elle est capable de battre les filles les plus fortes de sa catégorie. D’ailleurs, elle vient de gagner l’Open d’Autriche.»
Niswa AHMED, -47kg, cadette
Budokan Thiais, Thiais (Val-de-Marne)
Entraîneur : Davy Dona
« Beaucoup de rigueur »
« Niswa peut rêver de Jeux olympiques et on l’accompagne dans ce projet. Je la connais depuis son plus jeune âge. Niswa est une élève studieuse avec beaucoup de rigueur et d’investissement. Elle ne parle pas beaucoup mais lorsqu’elle dit quelque chose ce n’est pas pour rien. C’est un modèle, tout simplement. Elle se déplace bien et a de très bonnes techniques de poings et de contre. Son défaut est qu’elle relâche sa garde par moment donc elle peut prendre des techniques de jambes assez bêtement. »
Bilal EL-YAZIDI, -52kg, cadet
AAS Sarcelles (Val d’Oise)
Entraîneur : Franck Chantalou
« Très généreux sur un tapis »
« Bilal est un garçon introverti dans la vie mais il est très généreux en karaté. C’est un garçon qui ne fera jamais d’histoire. Mentalement, il n’a jamais besoin d’être rassuré car il sait ce qu’il a à faire. C’est un karatéka avec une jambe avant très mobile, beaucoup plus que les autres karatékas de sa catégorie. Techniquement, il n’a pas de points faibles. Il est très explosif dans ses combats. Le point qu’il lui reste à gommer ? Qu’il arrête de chercher à faire compliquer. Il a le potentiel pour devenir un excellent -67kg et à Sofia, le podium est à sa portée. »
Quentin DARTOIS, -57kg, cadet
COS Villers, Villers les Nancy (Meurthe-et-Moselle)
Entraîneur : Jean-François Tiercy
« Un karatéka instinctif »
« Je connais Quentin depuis qu’il est tout petit. C’est un adolescent gentil, discret et passionné. Je l’appelle « le tacticien » car il est intelligent dans ses combats, il ne se jette jamais. Sur le tapis, Quentin est un karatéka instinctif. Il a des poings explosifs mais ce sont ses jambes qui font souvent la différence. Il ne lance pas assez de technique de jambe à mon goût. Mentalement, il est irrégulier mais lorsqu’il a un objectif fixé, il devient très fort. Son problème peut résider sa gestion du stress. Par contre, un Quentin Dartois relâché est un karatéka exceptionnel. Je pense qu’il a le niveau et les capacités pour monter sur le podium à Sofia. Ensuite, on pourra penser aux mondiaux et aux Jeux olympiques de la Jeunesse en 2018.»
Assia OUKHATTOU, -54kg, cadette
CAKD, Arles (Bouches-du-Rhône)
Entraîneur : Tareq Abdesselem
« Améliorer la gestion tactique »
« Assia est un pur produit de notre formation. Elle s’est déjà classée lors de compétitions internationales avec notamment sa troisième place aux championnats d’Europe cadets l’année dernière. Elle est relativement complète : rapide, elle possède de bons enchaînements pied/poing et elle a un bon timing. Le seul point qu’il lui reste à améliorer est la notion tactique. C’est une des étoiles montantes de sa génération. Son objectif est de ramener une médaille de Sofia mais aussi des championnats du monde.»
Raybak ABDESSELEM, -70kg, cadet
CAKD, Arles (Bouches-du-Rhône)
Entraîneur : Tareq Abdesselem
« La vitesse comme point fort »
« Raybak a la chance d’avoir une famille de karatékas donc il est bien entouré. Comme Assia, il n’a évolué qu’au CAKD, et comme elle, sa vitesse est un de ses points forts. C’est un garçon travailleur qui fait de sa motivation une vraie force. Il lui manque un peu d’expérience et il a parfois du mal à gérer la distance, mais je le pense capable de revenir de Sofia avec une médaille autour du cou.»
Rabie HOULLICH, +70kg, cadet,
CSM Puteaux, Puteaux (Haute-Seine)
Entraîneur : Laurence Fischer
« Une force tranquille »
« Rabie est une perle, un garçon brillant aussi bien sur le tapis que dans sa vie quotidienne. Pour son âge, il est assez mature. Rabie est une force tranquille. Il est passionné de karaté donc il travaille en conséquence. Les valeurs de karaté lui collent parfaitement à la peau. Il a confiance en lui et en ses capacités. Ses poings sont vraiment très puissants. Il a commencé à s’occuper de ses jambes l’année dernière. Il réfléchit énormément, du coup, il combat beaucoup moins à l’instinct. Une chose est sûre, il n’est pas à Sofia pour faire de la figuration.»
Amélie DE CROYERE, +54kg, cadette
ASBTP Nice, Nice (Alpes-Maritimes)
Entraîneur : Anthony Perez
« Positive »
« Amélie est une fille très combative et pleine de joie de vivre. Son sourire est sa grande force. Elle n’est jamais stressée, toujours décontractée et en train d’aller parler à tout le monde. Elle est très douée en karaté malgré le fait qu’elle n’est pas spécialement souple. Ses points forts techniquement sont ses jambes, notamment son ura-mawashi. Elle est surprenante. Maintenant, il lui reste à mieux gérer ses combats notamment quand elle mène. Son expérience internationale vierge fait que je ne sais pas comment elle va réagir lors de ces championnats d’Europe. Elle est capable de relever ce défi en attendant les suivants impatiemment. »
Younesse SALMI, -63kg, cadet
Gonesse Karaté Club, Gonesse (Val-d’Oise)
Entraîneur : Laurent Ndzalla
« Même malade, il vient au dojo »
« J’ai pris la relève de mon père il y a quatre ans. En passant quelques fois aux entraînements, j’avais pu remarquer que Younesse disposait d’un potentiel intéressant. Il n’a jamais manqué un cours de karaté. Même malade, il vient au dojo. Il ne panique jamais et, même quand il stresse, il ne le montre pas. Son sang-froid et sa détermination complètent le combattant qu’il est. En compétition, son premier combat est déterminant. Il a besoin de prendre le rythme pour se mettre en confiance. Cette année, il a pour objectif de décrocher une médaille aux championnats d’Europe. Je lui ai surtout demandé d’être constant l’année prochaine pour ne pas être oublié par les sélectionneurs.»
Propos recueillis par Quentin Mauclaire / Sen No Sen
Photos : Denis Boulanger/FFKDA