Ce lundi 20 mai 2019, la Fédération Française de Karaté dévoile son nouveau site internet ffkarate.fr «relooké» et restructuré afin…
France combat : une grosse tendance à l’espoir
À un mois à peine des championnats d’Europe – pour lesquels la sélection a déjà été a annoncée, ces championnats de France 2017 proposaient aux uns et aux autres un challenge particulier. Les sélectionnés, qui avaient déjà le cœur en Turquie, lieu du rendez-vous continental, devaient endiguer l’impact des « revanchards », comme celui de la jeunesse sans complexe qui avait les yeux fixés sur son propre calendrier, championnats du monde en perspective. Si l’élite a globalement bien résisté à l’épreuve, les « espoirs » sont les gagnants du week-end.
Les leaders au rendez-vous
Sur les dix sélectionnés en individuels aux championnats d’Europe à venir, cinq sont devenus champions de France 2017. Dans les dix, il manquait déjà Alexandra Recchia (-50kg), qui avait préféré soigner une petite blessure et rester au repos pour être prête pour le rendez-vous de Kocaeli. Malgré tout, chez les féminines, la tendance est à la stabilité avec trois victoires pour trois sélectionnées qui étaient aussi championnes en titre : Emily Thouy (-55kg), Alizée Agier (-68kg) et Anne-Laure Florentin (+68kg).
Deux championnes du monde et une championne d’Europe qui ont joué sur leur marge confortable et leur expérience, mais qui durent faire face toutes les trois au défi de la jeunesse avec des finalistes issus des espoirs, Sabrina Ouihaddadène qui était titulaire cette année en -55kg, Imane Hassouni l’année dernière en -68kg, et Nancy Garcia, médaillée cette année en +68kg, laquelle sut pousser la championne d’Europe en titre Anne-Laure Florentin dans ses retranchements.
D’une façon générale, les « patronnes » montrèrent parfois des failles liées à la situation particulière et aux tournois qu’elles avaient dans les jambes, laissant s’exprimer un peu trop leurs jeunes rivales, mais surent assurer leur leadership. C’est déjà le troisième titre pour Anne-Laure Florentin, pourtant longtemps barrée par Nadège Ait-Ibrahim – laquelle avait choisi de ne pas venir à Orléans pour ce défi – le quatrième de rang pour les deux plus jeunes, Thouy et Agier ! L’affirmation globale d’une réelle domination du sujet.
Celle qui trébuche devant l’obstacle, c’est Lucie Ignace (-61kg). Portant sans doute plus lourdement que les autres encore le poids de la fatigue de la préparation, et notamment d’un tournoi de Rotterdam trois semaines plus tôt. Moins inspirée qu’à son habitude, elle finit par laisser passer en finale Nissrine Benaouag, abandonnant son titre de championne de France acquis en 2016. Une défaite qui, a priori, ne déstabilise celle qui est double championne d’Europe 2015 et 2016, vice championne du monde 2016 après son titre de 2012.
Mais quand on a derrière soi Leïla Heurtault, magnifique leader d’équipe des championnes du monde 2016, le moindre faux-pas peut faire perdre la course. Leïla Heurtault en profite pour reprendre le titre de championne de France, son troisième désormais, s’inscrivant ainsi clairement dans le groupe des « patronnes »… et d’ailleurs elle aussi prise à partie par la jeunesse, qui avait pour ce qui la concerne les traits de Laura Sivert, titulaire aux derniers championnats d’Europe espoirs et motivée pour le rester, et qui faillit bien la priver de finale dans une demie tendue.
Steven et Kenji en patron
Chez les garçons, seule les deux grands leaders actuels de l’équipe de France, Kenji Grillon d’un côté, Steven Da Costa de l’autre, deux des trois médaillés mondiaux de Linz en 2016, réussissent un championnat de France parfait, se montrant largement supérieurs à toute opposition, y compris pour Steven Da Costa en finale face à l’international Marvin Garin, l’un des derniers à avoir battu le petit prince de Mont-St-Martin — c’était en finale de ce même championnat l’année dernière.
Quant à Kenji Grillon, il s’habitue à endiguer les efforts du troisième Da Costa, Jessie, en finale déjà l’année dernière, vainqueur de la coupe de France en décembre et vice champion d’Europe espoirs. Là encore, le champion du monde 2012 et médaillé 2016 a montré sa solidité face à cette opposition de niveau international. Le triplé en or des Da Costa n’est pas pour cette fois, mais ce n’est pas passé loin !
Agoudjil, Séguy, Bendiab sont privés d’or
Dans les circonstances un peu particulières de ce championnat de France, on peut estimer néanmoins que l’équipe de France de Kocaeli, les individuels comme les sélectionnés pour l’équipe, a fait preuve d’une excellente consistance globale. En effet, à part le petit nouveau dans l’équipe Julien Caffaro, battu tôt dans la compétition sur disqualification, tous les « élus » sont en or ou, au moins, sur le podium, comme Lucie Ignace et quelques autres battus du jour.
Chez les garçons notamment, le médaillé mondial Sofiane Agoudjil (-60kg), finaliste tout de même, mais aussi le nouveau venu Corentin Séguy (-75kg), finaliste lui aussi dans une catégorie très concurrentielle, ou encore le médaillé européen Salim Bendiab (+84kg) en bronze. Pas de quoi douter de soi, mais sûrement un aiguillon bien pointu pour inciter à donner le meilleur de soi en Turquie.
Logan, l’aîné des Da Costa
Dans les ultra motivés du jour, il y avait quelques revanchards, dont le plus costaud de tous, l’impressionnant Logan Da Costa (-75kg). Il réussit une journée parfaite en prenant son second titre de champion national (après celui de 2013) au nez et à la barbe de Corentin Séguy, qui lui a été préféré en individuel pour les championnat d’Europe. Une « humiliation » mal digérée et une revanche assumée, comme le regard appuyé vers les entraîneurs le laissait entendre. Avec Steven, il est le second Da Costa en or sur cinq catégories masculines. Une ère a commencé.
Ils ont secoué le championnat
Qui ça ? Les espoirs, défendant sans complexe leurs chances, balayant tous ceux qui n’avaient pas les moyens de résister à ce cocktail de jeunesse, de force athlétique, de talent et d’envie. Outre la volonté de s’affirmer en seniors, il y avait pour eux un enjeu à venir, un championnat du monde des jeunes pour lequel les sélections sont encore à faire. Exemplaire de cette bataille, la finale des -50kg rajeunie par Sirine Lounes, médaillée des derniers championnat d’Europe espoirs, mais battue en finale par une étincelante Aurore Bourçois.
On pouvait assister aussi à la tentative de renversement en -61kg de la championne juniors Andréa Brito face à l’espoir Laura Sivert, qui se terminait par un cinglant 9-1 en faveur de cette dernière, toute prête par ailleurs à mettre le feu à la catégorie ! Sabrina Ouihaddadene, Imane Hassouni, Nancy Garcia déjà citées, et d’autres sur les podiums, les catégories féminines ont senti le coup de pression…
Chez les garçons, c’est carrément deux médailles d’or que décroche la cohorte des espoirs, avec Adam Jacqueray (-60kg), sélectionné l’année dernière aux championnats du monde espoirs, et Dnylson Jacquet (+84kg), médaillé mondial et champion d’Europe espoirs en 2015 et 2016, lequel bat de peu le pilier de la catégorie depuis des années, Salim Bendiab, mais doit se débattre contre un garçon de son âge qui lui tient parfois la dragée haute, le finaliste Faadel Boussag. Citons sur les podiums les noms des internationaux jeunes de ces deux dernières années Maxime Relifox (-75kg), Alexis Raspilair (-67kg), ou Kevin Azouz (-60kg)… Là aussi la dynamique est jeune, la tendance est à l’espoir.
Mont Saint-Martin et Samouraï 2000 Le Mans sacrés en équipes
Le Mont Saint-Martin des frères Da Costa (2 titres, une finale en individuels) a décroché son premier titre de champion de France face à l’AAS Sarcelles (10 titres au compteur) dans la compétition masculine, alors que la jeune équipe du Samouraï 2000 (3 finales aussi en individuels pour 2 titre) emmené par Leïla Heurtault s’est offert l’or, là aussi face à Sarcelles, chez les féminines. Le récit de la compétition et toutes les réactions en vidéo de ces championnats sont à retrouver sur www.evenementsffkarate.fr