Ce lundi 20 mai 2019, la Fédération Française de Karaté dévoile son nouveau site internet ffkarate.fr «relooké» et restructuré afin…
L’héritage est intact
En rassemblant onze experts japonais qui oeuvrent depuis des décennies au développement de la pratique du karaté en France, le centre national d’entraînement de Castelnau-le-Lez fut, le temps d’un week-end, le théâtre d’innombrables échanges avec les cent-quatre-vingts stagiaires, aussi enthousiastes que leurs professeurs du jour.
Au moment de quitter une dernière fois l’aire d’entraînement après l’avoir foulée près de dix heures en deux jours, les scènes confineraient presque à une fin de colonie de vacances. Les pleurs en moins bien sûr, mais avec cette même sensation de fraternité qui s’est emparée des pratiquants, indifféremment de leur âge, de leur origine géographique, mais aussi de leur style de pratique ou de leur grade. Une diversité magnifiée par les onze intervenants japonais qui se sont succédé au fil des ateliers. Un vrai sentiment d’unité aussi, entre eux, largement ressenti par ceux qui étaient présents ce week-end dans l’Hérault.
Mochizuki, paroles de sage. « Les Budo signifient littéralement la voie de la paix, avance à ce propos Hiroo Mochizuki, fondateur du Yoseikan Budo et aîné des experts à quatre-vingt-un ans. Ce n’est pas seulement désarmer ou contre-attaquer. Et je trouve que ce stage correspond plutôt bien à ce principe puisque, si nous présentons chacun des méthodes et des styles différents, nous nous unissons, dans une belle entente sur le tapis bien sûr mais aussi en dehors. C’est une occasion unique de nous retrouver et de pouvoir rencontrer les pratiquants, ce qui constitue selon moi notre but premier, encore plus important que le travail en lui-même. »
La force de la diversité. Sa session tout en rythme avec les gants a d’ailleurs fait de nouveaux émules, parmi lesquels de complets novices qui découvraient là son école. « La richesse des arts martiaux en général, et du karaté plus particulièrement ici, est une véritable chance pour nos pratiquants, salue Claudio Pettinella, directeur technique national adjoint qui s’occupe de mettre en musique cette manifestation depuis maintenant quatre ans. Les experts ont été très accessibles et leur diversité a de nouveau fait la force de ce rendez-vous, toujours aussi apprécié des pratiquants du fait de l’expérience et des compétences propres à chaque maître. Pour une ambiance avant tout studieuse mais également conviviale. De plus, d’une année sur l’autre, ils font évoluer le contenu de leurs interventions pour offrir sans cesse de la nouveauté. »
« À nous ensuite d’être capable de ramener cette qualité technique dans notre club pour la pratiquer.»
Abondance de biens ne nuit pas
Face à cette densité de contenus, le format adopté depuis quelques années continue de faire ses preuves. La journée du samedi, et ses quatre sessions de trois ateliers d’une heure et demie organisés en parallèle, avec possibilité de changer au bout de quarante-cinq minutes, a offert un temps de pratique conséquent, avant que la matinée du dimanche, découpée en autant de séances de quinze minutes que d’experts présents, ne permette « de finir tous ensemble, pour un effet de groupe et une dynamique très intéressants » comme le souligne Claude Pettinella.
Pertinence. Même constat dans les rangs des stagiaires, heureux de pouvoir toucher à tout en peu de temps et sensibles à différents aspects suivant leur vécu et leur parcours. « C’est un peu comme si nous faisions, le temps d’un week-end, un voyage au Japon, confie ainsi Myriam, qui s’est mise au Yoseikan Budo après vingt ans de Shotokan. Chaque année, on peut suivre leur façon d’enseigner et c’est très riche. Car, si tout se rejoint, chaque expert va être plus pointu dans une direction ou une autre. Chacun va nous apporter quelque chose. À nous ensuite d’être capable de la ramener dans notre club pour la pratiquer. Je sais que je ne me rappelerai pas tout donc j’essaie de m’approprier ce qui me semble le plus pertinent pour moi et ma pratique. »
La quête du détail. Et quand les plus jeunes étaient bluffés par ce qui était présenté sous leurs yeux, comme Thomas, douze ans et « impressionné par les démonstrations de techniques et d’enchaînements » qu’il avait pourtant déjà apprises en club, « la complexité en moins », les plus aguerris saluaient la force de proposition des Yuichi Sato, Yukinobu Shimabukuro, Hiroshi Aosaka, Tsutomu Kamohara et consorts. « Leur longévité est un message important puisqu’elle nous incite à nous réactiver et à nous regénérer », pose ainsi Régis, ceinture rouge et blanche, alors qu’Olivier, professeur venu avec un groupe de tous niveaux et de tous âges, s’estimait heureux de pouvoir partager ce moment avec ses élèves, « sans chercher à faire de copier-coller mais plutôt en piochant des détails dans chaque courant ». Tous logés à la même enseigne devant ce panel d’experts qui, une fois de plus, a assuré avec brio la transmission du patrimoine martial de la discipline.
Les onze experts présents
Hiroo Mochizuki – 10e dan Yoseikan Budo / Hidetoshi Nakahashi – 9e dan Shito Ryu / Hiroshi Aosaka – 9e dan Shorinji Kempo / Yukinobu Shimabukuro – 8e dan Uechi Ryu / Tsutomu Kamohara – 8e dan Shukokaï / Eiji Kawanishi – 8e dan Shotokan / Hiroshi Okubo – 8e dan Shito Ryu / Naoki Omi – 8e dan Shito Ryu / Zenei Oshiro – 8e dan Goju Ryu / Yuichi Sato – 8e dan Shotokan / Kenji Nakata – 7e dan Shito Ryu