Ce lundi 20 mai 2019, la Fédération Française de Karaté dévoile son nouveau site internet ffkarate.fr «relooké» et restructuré afin…
Open de Paris : 6 choses à retenir
Après trois jours de compétition qui ont réuni plus de 1200 combattants au Stade Pierre-de-Coubertin –un record–, voici les principaux enseignements du premier tournoi du circuit Karaté 1 Premier League 2017, qui lance véritablement l’année et annonce la couleur des championnats continentaux qui se profilent au printemps.
LE JAPON NE SE POSE PAS DE QUESTION
Dans la foulée de ses championnats du monde de Linz particulièrement réussis (1re nation avec six titres, deux médailles d’argent et une de bronze), le Pays du Soleil Levant –qui alignait la plus grande délégation de combattants, devant la France – poursuit sa ruée infernale vers l’or avec cinq titres décrochés à Paris, pour un total de treize podiums. Les deux champions du monde 2016 Ryo Kiyuna (kata) et Ryutaro Araga (-84kg) ont assumé leur statut avec brio, la puissance du technicien double champion du monde rivalisant avec la fluidité du jeu de jambes du second, symboles de cette équipe implacable ces derniers temps. Et quand leur alter ego féminin Ayumi Uekusa (+68kg) s’incline en demie contre une Nadège Aït-Ibrahim des bons jours (voir par ailleurs), c’est la jeune garde qui relève le gant en la personne de Natsumi Kawamura, championne du monde espoirs en 2015. L’impression d’ensemble du clan nippon confine donc une nouvelle fois à l’intimidation, tout particulièrement en kata où il truste les six premières places chez les masculins pendant que Hikaru Ono, championne du monde juniors combat et kata (!) en 2009, faisait magistralement oublier l’absence de la championne du monde en titre Kiyou Shimizu, ne cédant que deux drapeaux (à l’Espagnole Sandra Sanchez, double championne d’Europe en titre et médaillée mondiale 2016) en sept passages sur les tatamis parisiens.
LA FRANCE À LA RELANCE
7 médailles dont une en or. Du propre aveu du responsable combat Yann Baillon, le bilan « mitigé » des tricolores était « plus ou moins prévu après la performance des championnats du monde et la longue récupération qui s’en est suivie ». Les rayons de soleil du week-end ont donc été l’œuvre de revanchardes, à l’image d’Alizée Agier (-68kg), non classée aux Europe et aux mondiaux l’an passé et qui décroche son deuxième titre à Paris après celui de 2015 (pour une finale perdue en 2014 et une troisième place l’an passé), dominant au passage la vice championne du monde 2016, la championne du monde 2012 et la championne d’Europe en titre ! Défaites en finale, Nadège Aït-Ibrahim (+68kg) et Sandy Scordo (kata) se sont également rappelées au bon souvenir de l’encadrement national alors qu’elles n’avaient pas été retenues pour le mondial autrichien quelques mois plutôt. Même belle impression de revanche pour la championne d’Europe Anne-Laure Florentin (+68kg), éliminée au premier tour de ses premiers mondiaux et seulement battue par la gagnante Kawamura en demie avant de ravir le bronze. Un métal également touché, au détriment de Corentin Séguy, par Julien Caffaro (-75kg), de retour aux affaires après une rupture des ligaments croisés du genou à l’été 2014.
LE KATA FRANÇAIS SE REFAIT
Porté en 2016 par le trio masculin vainqueur à Paris, champion d’Europe et vice champion du monde Lucas Jeannot-Enzo Montarello-Ahmed Zemouri, le kata tricolore va pouvoir s’appuyer cette année sur ses deux techniciennes Sandy Scordo et Alexandra Ferracci, pour la première fois ensemble sur le podium parisien depuis 2010, lorsque la première l’avait emporté pendant que la seconde prenait déjà la troisième place. Mais aussi sur sa probante relève, incarnée chez les masculins par équipes par la triplette Kewin Ngoan-Sorey Morassi-Loïck Tranier qui, si elle n’a su hisser la France sur la plus haute marche du podium s’est parée d’un bronze rassurant à quelques semaines de ses championnats d’Europe espoirs.
NADÈGE ET SANDY, COMME CHEZ ELLES À PARIS
Avec leurs finales de dimanche dernier, Nadège Aït-Ibrahim et Sandy Scordo affichent désormais un joli ratio de 75% de présence sur le podium parisien depuis 2010 (six fois en huit éditions). La palme revient toutefois à la première nommée, sacrée à quatre reprises entre 2011 et 2015. Un total également atteint, de façon consécutive cette fois, par Alexandra Recchia (-50kg) entre 2013 et 2016 (après une première finale perdue en 2012 contre Betty Aquilina), qui s’est, cette fois, faite sortir dès le deuxième tour.
L’IRAN TIENT SON RANG
Si le colosse Sajad Ganjzadeh (+84kg), champion du monde en titre et nouveau patron des lourds, a mis un point d’honneur à boucler le bilan iranien sur une note positive en disposant nettement du prometteur Néerlandais Tyron-Darnell Lardy en finale (7-1), tout comme un peu plus tôt son compère du titre mondial par équipes de Linz Zabiollah Poorshab (-84kg) et Saman Heydari (+84kg) dans leurs combats pour le bronze, c’est la victoire de Taravat Khaksar (-55kg) qui est révélatrice du dynamisme actuel du karaté iranien. Avec Hamideh Abbasli, médaillée mondiale 2016 en +68kg, cela fait aussi deux combattantes de poids qui feront tout pour que l’Iran se conjugue également au féminin sur les grosses échéances de l’olympiade.
UN PALMARÈS QUI SE DISPERSE
Au total, ce sont vingt-quatre nations qui sont parvenues à se partager les cinquante-six médailles en jeu dans les quatorze catégories, huit d’entre elles voyant même au moins l’un de ses ressortissants ravir l’or. L’Asie s’est taillée la part du lion dans le sillage de ses habituels pourvoyeurs japonais et iraniens, mais aussi de façon plus originale par l’Ouzbékistan et son champion d’Europe espoirs 2016 Sadriddin Sayamatov, sacré en -60kg. Citons encore la Malaisie de Senthikumaran Selvarajoo (2e en -60kg) ou le Kazakhstan de Rinat Sagandykov (2e en -67kg). Autre nouveauté à souligner à la lecture des classements, les bonnes prestations du continent amérricain enregistrées sans le concours des combattants brésiliens, la perf’ US d’un Scott intenable l’an passé et cette fois rapidement battu, ni du technicien vénézuélien Antonio Diaz (trois titres à Paris), mais grâce au sans-faute de son compatriote Andres Madera (-67kg), médaillé mondial à Linz après deux finales continentales de rang, et aux médailles de bronze enlevées par les Canadiennes Kathryn Campbell (-55kg) et Haya Jumaa (-61kg). L’Europe ? Elle a dû s’en remettre aux équipes de kata italiennes et aux sept breloques françaises pour redorer son blason, tout en recevant volontiers l’écot en argent de pays moins attendus comme l’Écosse d’Amy Connell (-55kg) ou par l’Azerbaïdjan, portée une fois n’est pas coutume par une féminine en la personne d’Iryna Zaretska (-68kg).
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