Ce lundi 20 mai 2019, la Fédération Française de Karaté dévoile son nouveau site internet ffkarate.fr «relooké» et restructuré afin…
France combat : quelles leçons ?
Retour sur les championnats de France combat 2018 à Reims10 titres, 4 néo-champions de France, confirmations, déceptions, ça a fighté ce week-end à Reims.
Prise(s) de pouvoir
Finaliste l’année dernière, mais battue par Emily Thouy, Sabrina Ouihaddadène décroche à Reims son premier titre de championne de France face à une fille qu’elle connaît bien, Sara Heurtault, à qui elle ne convient guère. L’or et la manière aussi pour cette ancienne du Mans désormais à Cormeilles-en-Parisis qui n’a pas prévu de s’arrêter là. En l’absence d’Anne-Laure Florentin (tenante du titre), de Nancy Garcia ou même d’une Nadège Aït-Ibrahim, les +68kg étaient un peu désertées. Condé en a profité pour placer deux de ses combattantes en finale avec Chloé Tavernier et Zoulikha Meghiche. Deux gabarits différents, avec davantage d’impact pour Meghiche, déjà en vue à la coupe de France à Lille en novembre. Un joli coup pour Condé en tout cas. Premier titre aussi, pour Lou Lebrun, déjà sélectionné en équipe de France par le passé. Un karatéka doué techniquement, à qui il a parfois manqué le petit truc pour passer le dernier gros palier. Poussé dans ses retranchements, il ne s’est pas désuni et décroche son premier titre avec un 8-0 éclatant en finale, où il retrouvait le très intéressant Romain Le Tiec, alors qu’on attendait davantage Maxime Relifox. Quant à l’homme du jour, il s’appelle Abdou Lahad Cissé. Le combattant de Besançon, battu l’an passé au terme d’un très gros combat face à Thomas Aubertin, a d’abord écarté Christophe Pinna avant d’aller chercher des victoires très convaincantes, en finale face à Mehdy Cecina, partenaire d’entraînement au Pôle France de Châtenay-Malabry. Classé 40e mondial, il tire actuellement pour le Sénégal mais possède la double nationalité. De quoi stimuler la catégorie des -84kg.
Confirmation(s)
Ça double pour Aurore Bourçois ! Déjà vice-championne d’Europe cadettes, championne d’Europe et médaillée mondiale juniors, récente médaillée européenne espoirs elle met, du haut de ses 20 ans, un deuxième titre de championne de France dans son sac avec une autorité un peu déconcertante, à l’image de cette finale remportée d’un seul petit point en muselant May-Ly Picard. Deuxième titre aussi pour Dnylson Jacquet. Le Manceau, peut-être un peu moins explosif que l’an passé, montre qu’il n’a pas perdu de son envergure. Un engagement physique et une capacité à élever le niveau quand ça a été nécessaire. La vérité pour lui maintenant se situe au niveau international où Mehdi Filali a pris les devants en se positionnant plusieurs fois sur les podiums, et alors que Salim Bendiab (blessé à la main et forfait pour la compétition) reste un prétendant sérieux. Dnylson Jacquet aura 20 ans dans quelques jours, Filali 18, Bendiab 27.
Série(s) en cours
Pour eux, les titres de champion(ne)s de France commencent à s’accumuler : trois pour Steven Da Costa (-67kg) qui s’impose à Alexis Raspilair en finale après un début de combat très intelligent du Condéen qui a contraint le champion d’Europe 2016 à être patient pour trouver la solution dans les trente dernières secondes sur un balayage. Le total est monté à quatre pour Leïla Heurtault (-61kg) après ses victoires en 2013, 2015 et 2017. Ce ne fut pas la plus facile pour la championne du monde par équipes 2016 face à Laura Sivert, une combattante dont la garde ne lui convient guère. Alizée Agier (-68kg), elle, pointe à cinq titres, et consécutifs s’il vous plaît en -68kg, le second pour son club du Spartan Kombats Sports. 3, 4, 5 et 6 même pour Johan Lopes face au jeune Kajith Kanagasingam, de dix ans son cadet, qui n’a peut-être pas été assez insolent sur ce coup mais qui frappe déjà fort à la porte. Dix ans, c’est justement le temps entre le premier titre du combattant de Hauts de Rueil en 2008 et ce sixième sacre national ce samedi.
Trois clubs à quatre médailles
Si le club du Samouraï 2000 Le Mans pointe en tête des plus titrés (deux, avec L. Heurtault et D. Jacquet), trois clubs se distinguent en individuels avec quatre médailles chacun dont au moins un titre. Le KC Condé sur Escaut et le Club Sauvegarde Besançon pointent ainsi à 1 médaille d’or, 2 d’argent et 1 de bronze, Cormeilles-en-Parisis récoltant un titre et 3 médailles de bronze. Trois équipes à quatre médailles et autant à trois médailles, Samouraï 2000 Le Mans donc, le Spartan Kombats Sports d’Alizée Agier et l’AAS Sarcelles (privé de finales, avec trois bronze seulement) figurant au palmarès des clubs les plus récompensés de cette édition.
Para-karaté : on change de braquet
Kata handicap visuel, kata debout, kata handicap moteur, combat fauteuil… ils étaient vingt-cinq engagés ce dimanche matin lors des championnats de France Para-karaté. Une vraie satisfaction pour Alain Georgeon, responsable de la commission handicap de la FFK. « Cela légitime le travail engagé au sein des clubs, l’élan que nous avons souhaité donner depuis plusieurs années déjà et, du coup, donne une valeur plus grande encore aux titres décernés. C’est très encourageant, les choses progressent. » Si Fatah Sebbak, sacré en kata et en combat fauteuil continue à faire autorité, on a vu poindre de nouveaux visages et de nouveaux noms, dont le très jeune (17 ans), Alexandre Schoegel de Gardanne en kata et en combat fauteuil ou encore Noan Dudon (Vins-sur-Caramy), en kata malvoyant. Fatah Sebbak (fauteuil) et Jordan Fontenay (Kata handicap mental) seront les deux représentants français aux prochains championnats d’Europe en Serbie dans un mois. On pourrait retrouver certains médaillés de ces championnats de France dès les mondiaux de Madrid en novembre prochain.
L’esprit des équipes
On prend les mêmes… et on recommence ou presque. Privées du titre par le Samouraï 2000 Le Mans l’an passé, les filles de Sarcelles ont repris leur bien en deux combats secs remportés respectivement par Terliuga face à Valsan (6-0) puis Bel Lahsen contre Chavarot au bénéfice du senshu (2-2). Sarcelles voulait faire le doublé avec les masculins, mais, évidemment, Mont Saint-Martin n’avait pas l’intention de laisser son bien. Tout allait se jouer dans le 5e combat décisif à l’issue d’une finale très intense et à rebondissements. Le héros du jour Jessie Da Costa qui, malgré la pression de Maxime Relifox, remportait le combat décisif pour offrir un nouveau titre au club lorrain.
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Olivier Remy / Sen No Sen