Ce lundi 20 mai 2019, la Fédération Française de Karaté dévoile son nouveau site internet ffkarate.fr «relooké» et restructuré afin…
« Europe » : les 10 moments forts (1/3)
Le destin, celui d’un championnat, d’une carrière, et même d’une vie, bascule sur un moment précis. Parfois c’est une image, celle qui restera dans la mémoire et qui le marquera de son caractère… Voici le florilège des « moments » de Kocaeli 2017.
1- Elena Quirici tombe assise
C’est la demi-finale la plus difficile de ce jeudi pour les Françaises. Alizée Agier fait face à la Suissesse Quirici, championne d’Europe en titre, vice championne en 2015, l’une des deux filles les plus fortes du moment avec l’Autrichienne Buchinger dans cette catégorie des -68kg. Alizée Agier a été championne du monde, mais c’était en 2014. Face à la Suissesse, elle n’est pas favorite. Au début de combat c’est Quirici qui attaque, Agier contrôle la distance et décoche un gyaku-tsuki en contre si précis que Quirici en tombe assise. Ce sera le point décisif, le coup qui propulse la jeune Française en finale, la seconde de sa carrière en seniors, la première au niveau continental. C’était le combat le plus difficile à gagner. La matinée du premier jour est à peine finie, Anne-Laure Florentin y est déjà, Lucie Ignace va s’y retrouver elle aussi quelques minutes plus tard. Trois finales féminines obtenues en quelques heures ! Même si les très attendues Emily Thouy et Alexandra Recchia ne parviendront pas à rejoindre leurs camarades, la réussite est incontestable : c’est le troisième championnat d’Europe successif où la France réussit l’exploit d’être dans trois des cinq finales en combat individuel pour les féminines…
2- Le gyaku de Florentin
Elle est en finale. Anne-Laure Florentin, dans son style sobre, mais pétri de lucidité, de puissance mentale et de précision de geste, fait face à Meltem Hocaoglu, la combattante turque. Une adversaire difficile chez elle, contre laquelle les points ne seront pas faciles à décrocher. Dès les premières secondes, la Française, championne d’Europe en titre, comble la distance avec décision et son bras plonge pour un gyaku-tsuki impérial. Tous les arbitres sont d’accord. Anne-Laure a tordu le bras du hasard. Une frappe suffisante pour tuer cette finale piège, digne d’une désormais double championne d’Europe.
3- Le Senshu perdu de Corentin Séguy contre l’Ukrainien Horuna
Préféré à Logan Da Costa en -75kg, Corentin Séguy arrivait à mi-parcours de cette compétition masculine, après l’échec de Salim Bendiab et Kenji Grillon touchés aux championnats de France et hors de forme. Face à l’Ukrainien Stanislav Horuna, médaillé européen et mondial, il perdait le premier point avant de reprendre l’avantage d’un coup de pied au corps, avantage qu’il gardait jusqu’à la dernière seconde… avant de voir l’Ukrainien revenir à égalité pour un point confus réclamé par le coach ! La nouvelle règle déclarait le Français perdant. Tandis que l’Ukrainien s’envolait jusqu’en finale, Séguy s’enferrait dans les repêchages et n’était finalement pas sur le podium. Il sera le seul masculin tricolore à avoir eu cette seconde chance. Ce match perdu alors qu’il aurait pu être gagné, ce sera finalement le symbole de l’impuissance de ce groupe de copains qui allait sortir pour la première fois de l’histoire du karaté français sans aucune médaille individuelle. Les combattants français avaient toujours ramené jusque-là au moins une médaille individuelle, même quand ce n’était qu’une médaille d’argent, comme en 2014 (avec Davy Dona), ou de bronze, comme en 2009 et 2010 (avec William Rolle). Une mauvaise blague plutôt qu’un verdict sur le niveau de ces combattants. Mais un avertissement, ça, c’est sûr.
Les 10 leçons de Kocaeli… la suite demain
Retrouvez les deux autres volets de cette analyse des championnats d’Europe ce mardi et ce mercredi sur Le Mag’ !