Ce lundi 20 mai 2019, la Fédération Française de Karaté dévoile son nouveau site internet ffkarate.fr «relooké» et restructuré afin…
« Europe » : les 10 moments forts (3/3)
Le destin, celui d’un championnat, d’une carrière, et même d’une vie, bascule sur un moment précis. Parfois c’est une image, celle qui restera dans la mémoire et qui le marquera de son caractère… Voici le troisième volet du florilège des « moments » de Kocaeli 2017. (Le premier est à retrouver ici, le second là).
7- Le gyaku foudroyant de Marvin Garin en demi-finale par équipes
On va finir par adorer ça. Voir entrer Marvin Garin en dernier homme avec le combat décisif à mener. Cette fois, c’est contre Ivan Martinac, le cinquième homme de l’excellente Croatie que la France rencontrait en demi-finale, que Garin a fait parler son gyaku magnifique. En apportant ce dernier point déterminant, comme il avait su le faire contre les Azerbaidjanais pour le bronze des championnats du monde et contre les Turcs en finale l’année dernière, il envoyait une nouvelle fois la France en finale des championnats d’Europe, la troisième consécutive, la quatrième médaille aussi, avec le bronze obtenu aux championnats du monde à Linz. Belle preuve que la France a trouvé son groupe, avec son équilibre et un état d’esprit fort. Malheureusement, ce n’était pas suffisant cette fois encore pour battre les Turcs, présents eux aussi dans les trois dernières finales continentales et vainqueurs de deux sur les trois (2015 et 2017). Un duel régulier qui s’est désormais substitué sur le long terme aux légendaires France – Angleterre de l’âge d’or et aux France – Espagne du début des années 2000. Victorieuse cinq fois sur les douze dernières années (2006, 2009, 2010, 2015 et 2017) pour huit finales continentales, en or aux championnats du monde 2008 et en argent en 2012 la Turquie domine pour l’instant nettement la France et ses cinq finales pour deux titres en 2013 et 2016, et le titre mondial 2012.
8- Les larmes de Luigi Busa
Il a beau avoir de l’expérience, sur le podium avec la médaille d’or au cou, le sensible Luigi Busa pleurait à chaudes larmes. Une image à laquelle on commence à être habitué puisque le leader italien est souvent touché par l’émotion quand il monte sur la première marche. Une aventure qui, malgré la présence dans sa catégorie du croquemitaine Rafael Aghayev, l’homme au dix titres européens et aux cinq titres mondiaux (absent à Kocaeli, ayant privilégié la quatrième édition des « Jeux Islamiques » (Bakou en Azerbaidjan, du 12 au 22 mai), la pile électrique italienne a eu l’occasion de remporter quatre titres européens depuis 2006 (2007, 2012, 2014, 2017), pour… onze médailles tout de même, et deux titres mondiaux sur la même période (2006, 2012) pour cinq médailles. Du beau travail, qui explique pour une part la grande forme du karaté italien depuis plus de dix ans. Merci pour eux, Luigi, et sans doute à bientôt, car à 29 ans, la star italienne a encore les moyens de briller… et de pleurer souvent toutes les larmes de son corps.
9- La joie des soeurs Bui
Sandy Scordo en a vu d’autres. En individuel, elle atteint en effet le score très impressionnant de huit médailles. Mais c’est la première fois qu’elle a l’occasion de monter sur un podium par équipes à ce niveau. Et pour les soeurs Bui, c’était une grande première en seniors. Pour la France aussi, c’est une très belle réussite, l’une des meilleures nouvelles du côté de cette équipe de France : pas même engagé sur la grosse année 2016 aux championnats d’Europe et du monde pour insuffisance de niveau, absent depuis 2013 de tous les podiums, le trio féminin français du kata a su combler son retard en livrant des prestations impeccables et en dominant les championnes du monde 2014 en demi-finale. De quoi rêver malgré la finale perdue, d’autant que la dernière fois que la France avait dans son trio technique deux soeurs dont le nom commençait par « Bui », cela s’était très bien passé.
10- Le ura-mawashi d’Anzhelika Terliuga
On va dire qu’on préfère de loin celui, plusieurs fois répété, qu’elle place en finale du championnat par équipes à son adversaire turque à celui qu’elle porte à Alizée Agier pour battre la France en tableau. C’est clairement Anzhelika Terliuga, vice championne d’Europe des -55kg en 2016, troisième en 2017, victorieuse à Rotterdam en mars, qui apporte à l’équipe d’Ukraine sa première médaille d’or, une performance historique… qui n’est pas venue seule. En battant la France et la Turquie, les combattantes ukrainiennes emmenées depuis quelques années par Anita Serogina, championne d’Europe 2013 et encore sur le podium cette année, prouvent qu’elle sont désormais des filles à craindre. En décrochant elle aussi l’or en -50kg, Kateryna Kryva pousse l’affront jusqu’à permettre à l’Ukraine de battre la France au classement des nations ! Un duel entamé par le leader masculin Stanislav Horuna (voir par ailleurs). L’Ukraine, pays en pleine guerre civile, termine à cinq médailles, devant la France et ses huit médailles, grâce à ses deux titres… « Nous pensions peut-être faire une médaille et j’avoue que je ne sais pas très bien ce qui s’est passé » explique, débonnaire, l’un des entraîneurs. «Nous commençons à marquer des points grâce à la qualité du travail que nous poursuivons avec régularité. Je crois aussi que la perspective des Jeux olympiques soulève beaucoup d’aspiration ». Attention au brusque réveil des Pays de l’Est, la Russie par exemple, récolte quatre médailles en 2017, son meilleur score depuis bien des années, alors que la Lettonie fut le seul autre pays à attraper enfin sa première médaille d’or continentale, grâce à Kalvis Kalnins en -60kg.